Que nous disent les maux des éco-anxieux ?

Depuis une vingtaine d'années, des néologismes comme l'éco-anxiété, l'éco-dépression et la solastalgie ont émergé pour décrire les émotions liées aux bouleversements environnementaux. Cet article se concentre sur l'éco-anxiété, en l'explorant à travers les connaissances et les expériences de soin. Le concept d'éco-anxiété est relativement récent et sa définition est en évolution, affinée à mesure que les recherches progressent. Actuellement, l'éco-anxiété n'est pas reconnue comme une maladie mentale dans les classifications internationales.
Dans le contexte des menaces anthropogéniques induisant des dégradations environnementales multiples (changement climatique, perte de biodiversité, pollution et la dégradation des ressources naturelles), l'éco-anxiété apparaît comme une saine réaction. Pour les personnes concernées, celle-ci est souvent accompagnée de frustration, de colère et de sentiment d'impuissance, particulièrement face à l'inaction politique ; elle fait souffrir.
Afin d'apaiser ces éco-maux et de transformer cette éco-anxiété en un levier de changement, la prise de conscience des enjeux environnementaux et la réorientation les trajectoires collectives est une étape nécessaire qui nécessite une transition vers des modes de vie plus durables, fondés sur des valeurs de solidarité et d'empathie. L'éco-psychologue, en observant le lien intime et profond entre blessures anthropologiques et blessures écologiques, propose d'accompagner la personne éco-anxieuse afin de l'aider à tisser des liens à soi, au vivant, aux autres et même au plus grand que soi.